Avec une fourchette de prix en fourniture et pose allant de 4 500 à 18 000 € (hors coûts annexes), le prix d’une toiture en ardoises de 100 m² est fonction de plusieurs éléments précis. Nos experts vous détaillent ce tarif et vous expliquent les différents options.
Le prix des ardoises
Pour commencer, le prix d’une toiture ardoise 100 m² est fonction du type d’ardoise retenu:
Type d’ardoise |
Prix en fourniture au m² |
Prix en fourniture pour 100 m² |
Ardoise naturelle |
40 à 80 € |
4 000 à 8 000 € |
Ardoise synthétique |
20 à 50 € |
2 000 à 5 000 € |
Aisément reconnaissable à sa teinte naturelle faite de nuances de noir et de gris, l’ardoise est un matériau noble et naturel qui apporte un réel charme à la toiture. Lors de la vente d’un bien, elle peut même être une plus-value puisqu’elle est considérée comme un luxe.
Esthétique, donc, mais également dotée d’une belle durée de vie, l’ardoise ne manque pas d’atouts pour convaincre puisqu’elle est également simple à entretenir et ne craint pas les très basses températures.
L’ardoise naturelle
Lorsqu’elle est naturelle, l’ardoise tire sa richesse du schiste de roche dont elle provient. C’est donc un matériau écologique qui ne requiert pas d’intervention industrielle ou chimique lors de son extraction, ni dans le cadre de son entretien.
Affichant des nuances bleutées, grises et noires qui ne faiblissent pas au fil des années, l’ardoise naturelle peut couvrir une toiture durant une centaine d’années, voire plus.
De plus, l’ardoise dispose de belles qualités en termes d’isolation thermique, un point fort très appréciable.
Cependant, l’ardoise ne peut être posée sur n’importe quel toit. En effet, il faudra un minimum de pente pour pouvoir accueillir des ardoises et la charpente devra être en capacité d’en supporter le poids.
L’ardoise synthétique
Plus légère, mais moins écologique, l’ardoise synthétique est usinée et se présente sous forme de plaque en fibrociment. Visuellement, elle adopte une esthétique assez proche de la version naturelle.
Pour pouvoir faire face aux moisissures et à l’humidité, ce type d’ardoise reçoit un traitement spécifique.
L’ardoise naturelle vs l’ardoise synthétique
Afin de vous aider à mieux comparer ces deux versions d’ardoises, voici quelques éléments intéressants :
|
Prix en fourniture et pose au m² |
Durée de vie |
Type de matériau |
Poids et contraintes |
Ardoises naturelles |
80 à 180 € |
100 à 150 ans |
naturel |
requiert une charpente solide : 25 à 70 kg par m² pose complexe |
Ardoises synthétiques |
45 à 95 € |
50 à 70 ans |
non naturel |
17 kg par m² facile à poser |
Le prix de pose des ardoises
Mais il est également fonction du tarif pratiqué par le professionnel :
Prestation |
Prix de pose au m² |
Prix de pose pour 100 m² |
Ardoises synthétiques (clou ou crochet) |
25 à 45 € |
2 500 à 4 500 € |
Ardoises naturelles (clou) |
70 à 100 € |
7 000 à 10 000 € |
Ardoises naturelles (crochet) |
40 à 75 € |
4 000 à 7 500 € |
Parmi les facteurs impactant ce prix de pose, il est possible de citer :
- le secteur géographique
- l’expérience du professionnel
- la technique de pose
- la dimension des ardoises
- la complexité du chantier…
La mise en œuvre d’une toiture en ardoises
La mise en œuvre d’une toiture en ardoise se révèle relativement complexe et requiert les compétences d’un professionnel. Ce dernier pourra adopter différentes techniques pour effectuer ce travail.
Technique de pose |
Description |
La pose clouée |
La pose clouée est considérée comme la plus noble. C’est aussi la technique la plus coûteuse en raison de la minutie attendue lors de la préparation de ce travail pour chacune des ardoises posées, notamment pour les ardoises naturelles qui sont plus fragiles que les synthétiques (moins cassantes et moins dures). Dans la pratique, les ardoises sont clouées sur des contrelattes, elles-mêmes placées sur un écran sous toiture prenant position sur des voliges ou des liteaux et contre liteaux. Ces éléments de charpente forment en effet la structure de support pour ce type de couverture. |
La pose avec des crochets |
Si le principe de base est le même que précédemment concernant la structure de la charpente, cette autre technique de fixation se révèle quelque peu différente puisque, en lieu et place du clouage, il sera question de crochets. Ainsi, ces crochets seront cette fois fixés sur les liteaux ou les voliges. Plus rapide et simple à réaliser, cette pose est alors, aussi, moins coûteuse en raison du gain de temps qu’elle permet lors de sa mise en œuvre. |
Le prix des travaux annexes
Des travaux annexes peuvent également être prévus lors d’une intervention plus ou moins lourde sur la toiture :
Prestation |
Prix au m² |
Prix pour 100 m² |
Modification de la charpente (changement de pente) |
850 à 1 200 € |
Selon surface effectivement concernée par cette modification. |
Modification de la charpente (rehausse ou surélévation) |
1 000 à 2 500 € |
|
Réalisation d’un sarking |
autour de 200 € |
autour de 20 000 € |
Les prix de ce tableau englobent la fourniture et la pose.
La charpente
Au-delà du possible besoin de renforcement si vous passez de la tôle ondulée très légère à l’ardoise, que vous devrez faire chiffrer par votre couvreur avant de lancer les travaux, d’autres interventions peuvent être prévues au niveau de votre charpente.
- La modification de pente
Lorsque les combles présents manquent un peu de hauteur pour permettre un aménagement confortable, il est possible de procéder, sur une partie ou sur l’ensemble de la toiture, à une modification de la pente.
Ce type d’intervention pourra alors permettre de gagner quelques centimètres sous le plafond pour créer une chambre supplémentaire par exemple.
Attention, pour pouvoir faire une telle modification, il faudra tout de même que la pente d’origine soit d’au moins 30 %.
- La rehausse ou la surélévation de toiture
Cette autre possibilité sera indiquée lorsque l’objectif est de créer un nouvel étage. Elle est utilisée lorsque les combles présents ne sont pas du tout aménageables.
Dans la pratique, il s’agira alors de procéder à des travaux lourds, impliquant une dépose intégrale de la toiture (charpente et couverture).
La rehausse des murs porteurs pourra être pensée selon plusieurs procédés (parpaings, ossature bois…) et se faire sur un ou plusieurs niveaux. Il faudra, par la suite, assurer la repose de la couverture complète.
En raison de la charge supplémentaire apportée, il faudra s’assurer que les fondations soient assez robustes.
Le sarking
Que ce soit en construction neuve ou à l’occasion d’un remplacement complet de la couverture, il est possible d’envisager un sarking, à savoir une isolation par l’extérieur de la toiture. En effet, c’est lorsque la charpente est mise à nu que cette opération est la plus intéressante.
Si cette méthode d’isolation n’est pas compatible avec toutes les charpentes (voir notre article Prix d’une isolation de la toiture par l’extérieur | Coût & infos), elle permet par contre de conserver intacte la surface habitable au sein du logement et se veut totalement invisible depuis l’intérieur.
Les démarches
En cas de rénovation à l’identique, il n’y aura aucune démarche à prévoir. A moins que votre maison ne soit en limite de propriété et que le couvreur soit contraint de passer par le jardin de votre voisin, auquel cas, il sera indispensable de l’avertir et d’obtenir son accord.
Dans le cadre d’une construction neuve, la réalisation de la toiture sera englobée dans le permis de construire.
Enfin, dans le cas d’une modification, plusieurs options sont possibles :
- changement du type de couverture : si vous souhaitez passer de la tôle ondulée à l’ardoise, l’aspect extérieur de votre toit change, il faut donc, en amont, en passer par une déclaration préalable de travaux.
- modification de pente, rehausse ou surélévation : si le but est d’aménager vos combles en modifiant clairement votre toiture, là encore, vous devrez en passer par une simple déclaration de travaux, voire un permis de construire selon la surface ajoutée au logement et selon que vous êtes soumis ou non à un PLU. En outre, lorsque la surface totale après travaux est portée à plus de 150 m², l’intervention d’un architecte sera obligatoire.
Notez que, dans le cas de la construction et de la modification, il vous sera parfois nécessaire d’obtenir, en sus, l’accord des Bâtiments de France. Cette dernière notion dépend de votre lieu d’implantation. Si vous êtes en zone dite “protégée”, cette étape sera nécessaire.
Les aides
La charge financière des travaux de toiture est toujours relativement importante.
En termes d’aides, s’il n’est pas, en général, possible d’y prétendre pour une “simple” réfection ou rénovation (à moins que la commune souhaite favoriser le recours à l’ardoise auquel cas, elle peut éventuellement subventionner une partie des travaux), l’ajout de travaux d’isolation peut, par contre, déclencher quelques dispositifs.
En effet, si votre projet vise la dépose totale de la couverture, ce peut être l’occasion de revoir l’isolation de cette partie, source de fortes déperditions au sein du logement lorsque l’isolation manque d’efficacité ou qu’elle brille par son absence.
Dès lors, pour des travaux de rénovation énergétique, vous pouvez obtenir les aides suivantes :
- la TVA à taux réduit de 5.5 % : elle est appliquée pour les travaux en lien avec la rénovation énergétique
- l’éco prêt à taux zéro : il peut être obtenu auprès d’établissements bancaires
- MaPrimeRenov’ : elle vise les travaux de rénovation pour l’amélioration des performances énergétiques des logements
- les Certificats d’Economie d’Energie
- les aides de l’ANAH
- les aides locales
Pour ces aides, il faudra le plus souvent s’en remettre à un professionnel certifié RGE (reconnu garant de l’environnement). Certaines de ces aides sont, en outre, conditionnées.
Dans tous les cas, a minima, en rénovation, en passer par un professionnel peut vous faire bénéficier d’une TVA intermédiaire à 10 % au lieu des 20 % habituels.