Vous souhaitez mettre en place ou rénover une couverture en ardoise mais ne savez pour quel modèle opter ? On répond à nombre de vos interrogations dans ce guide sur l’ardoise synthétique. Vous y trouverez notamment son prix au mètre carré mais aussi ses caractéristiques, avantages et inconvénients.
Le coût pour un revêtement en ardoises synthétiques
Pour se doter d’une toiture en ardoises synthétiques, plusieurs critères pourront venir influencer le tarif. Voici une liste de ces paramètres :
- la superficie de la toiture
- le degré de pente de la toiture
- la taille des ardoises
- le type de fixation (clous, crochets)
- la qualité du matériau
- l’accessibilité au chantier, notamment si un échafaudage est nécessaire
- le professionnel qui réalise la pose
Il sera alors nécessaire de compter un budget compris entre 50 et 90 € le m² en pose et fourniture.
Pour l’achat des ardoises synthétiques en elles-mêmes, il faudra tabler sur un coût oscillant entre 20 et 50 € le m².
A l’unité, le prix des ardoises évolue entre 0,5 et 1,50 €. Cette indication est particulièrement intéressante lorsque quelques ardoises seulement doivent être changées.
Prix pour la pose d’ardoises synthétiques
Pour réaliser la mise en place des ardoises synthétiques, l’appel à un professionnel est de mise. En effet, elle nécessite de disposer de savoir-faire particuliers et de techniques.
Si la mise en place d’un tel revêtement vient en remplacement d’une couverture déjà existante, il ne faudra pas oublier de prendre en compte dans votre budget, le coût de dépose du revêtement existant. Ce dernier est généralement compris entre 40 et 60 € le m².
Un couvreur est libre d’appliquer ses propres tarifs. Toutefois, voici les prix couramment trouvés sur le marché :
- forfait horaire : de 40 à 60 € de l’heure
- forfait au mètre carré : de 25 à 45 € le m² et ce, que la pose soit clouée ou crochetée
Ardoise synthétique : définition
L’ardoise synthétique, aussi connue sous le nom d’ardoise artificielle ou d’ardoise fibrociment est, comme son nom l’indique, une ardoise dont la fabrication n’est pas naturelle. Ainsi, une toiture en ardoise synthétique revêt l’aspect d’une toiture en ardoise naturelle mais n’en n’est pas réellement une.
L’ardoise synthétique se compose de fibrociment. Elle comprend alors :
- des fibres organiques
- des fibres de ciment
- des additifs minéraux
- de l’eau
Un traitement est appliqué sur le tout afin de conférer une parfaite résistance face à l’humidité notamment, mais aussi pour lutter contre les moisissures.
Les caractéristiques techniques d’ardoises synthétiques
Les ardoises synthétiques se matérialisent le plus souvent sous forme :
- rectangulaires pour les plus courantes ;
- en losange ;
- carrées ;
- d’écailles, c’est-à-dire arrondie ;
- en ogive.
En termes de tailles, on observe principalement 3 types de format :
- les ardoises de petite taille :
- 10 x 10 cm
- 27 x 18 cm
- les ardoises de moyenne taille
- 25 x 35 cm
- 40 x 25 cm
- les ardoises de grande taille
- 50 x 25 cm
- 120 x 60 cm
Pour ce qui est de l’épaisseur, voici les plus courantes sur le marché :
- 3 mm
- 9 mm
Il est possible de trouver l’ardoise synthétique en différents coloris. La teinte la plus classique est le gris et comprend toutes les nuances allant du gris clair au noir. Toutefois, il est également possible de trouver des ardoises dans d’autres couleurs comme le bleu, le vert ou encore l’orangé.
Pour la texture du matériau, là encore des variations sont observables et modifieront le rendu final et l’esthétique du revêtement. Voici donc les différents types de planéité pour lesquels il vous sera possible d’opter :
- normale
- lisse
- très lisse
- texturée
- rugueuse
- coffine (bombée)
Il faut savoir que, pour couvrir un mètre carré de toiture, il faudra compter, selon la taille des ardoises choisies, entre 30 et 40 unités. En termes de poids, cela correspond à environ 17 kg par mètre carré.
Les avantages d’une toiture en ardoise synthétique
L’ardoise synthétique dispose d’un certain nombre de points forts parmi lesquels il est possible de citer :
Avantages de l’ardoise synthétique |
Descriptif de l’avantage |
le prix |
Ce type d’ardoise, à l’inverse de l’ardoise naturelle, reste très abordable en termes de prix. |
l’esthétique |
Disponible en plusieurs teintes et formats, l’ardoise synthétique offre un bel aspect visuel et est adaptable à tout type de toiture. |
le poids |
Le poids de l’ardoise artificielle est relativement faible. Cela permet une pose plus facile. De plus, ces ardoises peuvent être installées sur une charpente moins solide. |
les propriétés |
L’application de traitements sur ce type de revêtement permettent de lui offrir une belle résistance, notamment face aux intempéries qu’une toiture peut subir de plein fouet. |
Quels sont les inconvénients de l’ardoise synthétique ?
Avant de faire son choix sur ce type de revêtement, il est également important de bien connaître les points faibles qui l’accompagnent.
Voici donc un tableau reprenant les inconvénients majeurs de ce matériau :
Inconvénients de l’ardoise synthétique |
Descriptif de l’inconvénient |
la durée de vie |
L’ardoise artificielle dispose d’une durabilité dans le temps moins importante que l’ardoise naturelle. Il faut compter une durée de vie de l’ordre d’une cinquantaine d’années avant de devoir effectuer des travaux de réfection. |
la perte de la qualité esthétique |
Au fil des années, la toiture en ardoise perd de sa splendeur et a tendance à se ternir. |
l’entretien |
Comme toutes les toitures, l’ardoise synthétique n’échappe pas à un entretien régulier afin d’optimiser sa durée de vie et son aspect. Pour ce faire, l’application d’un traitement hydrofuge tous les 10 ans sera indispensable pour assurer sa bonne résistance. |
le bilan en énergie grise |
La production d’ardoises artificielles est très gourmande en énergie. Par rapport aux ardoises naturelles, il faut 10 fois plus d’eau et 6 fois plus d’électricité pour la fabrication des ardoises synthétiques. |
La mise en place et la disposition des ardoises synthétiques
Les ardoises synthétiques peuvent être installées aussi bien en neuf comme en rénovation. En rénovation, s’il s’agit d’une réfection totale venant en remplacement d’une toiture en tuile par exemple ou encore en bac acier, il faudra s’assurer que la charpente soit en capacité d’accueillir un tel revêtement. En effet, même si l’ardoise synthétique s’avère être plus légère que la version naturelle, elle dispose toutefois d’un poids relativement conséquent nécessitant une charpente solide.
Selon l’esthétique souhaitée, il faudra aussi choisir comment disposer les ardoises.
Les différentes dispositions des ardoises synthétiques
Il est possible de disposer les ardoises synthétiques selon divers schémas. Cela permet alors un rendu différent en fonction du modèle choisi.
Voici les dispositions les plus courantes et leurs caractéristiques :
-
- la disposition à pureau dit :
- entier : aussi appelée disposition à recouvrement, chaque rang d’ardoise supérieur est mis en place en se décalant d’une demie largeur d’ardoise par rapport au rang précédent. Dans ce type de mise en place, chacune des ardoises se décompose en 3 parties :
- le pureau apparent : il s’agit de la partie de l’ardoise visible
- le faux-pureau : c’est le morceau de l’ardoise qui prend place sous l’ardoise se trouvant sur le rang du dessus
- le recouvrement : il correspond à la partie qui se situe en dessous des 2 rangs d’ardoises supérieurs.
- développé : dans cette disposition, le pureau apparent présente les ⅔ de l’ardoise. De plus, chacun des rangs d’ardoises se composent de 2 ardoises superposées l’une sur l’autre. Enfin, comme dans le modèle précédent, chaque ardoise du rang supérieur est positionnée en décalage d’une demie largeur d’ardoise du rang précédent.
- entier : aussi appelée disposition à recouvrement, chaque rang d’ardoise supérieur est mis en place en se décalant d’une demie largeur d’ardoise par rapport au rang précédent. Dans ce type de mise en place, chacune des ardoises se décompose en 3 parties :
- la disposition en losange : comme son nom l’indique, ce type de pose consiste à disposer les ardoises en forme de losange.
- la disposition à pureau dit :
- la disposition à claire voie
-
- ordinaire : dans ce type de disposition, les ardoises d’un même rang ne sont pas collées. Un espace correspondant au tiers de la largeur d’une ardoise est laissé entre chacune d’entre elles. Le reste de la mise en place est identique à la pose en pureau entier.
- développée : à l’instar de la disposition à pureau développé, le modèle à claire voie développée consiste à doubler la partie visible de l’ardoise, c’est-à-dire le pureau apparent.
- la disposition brouillée : elle consiste en la mise en place d’ardoises de largeurs différentes afin de créer un style se rapprochant des anciennes toitures, c’est-à-dire avec une pose irrégulière d’ardoises de toute taille.
Les types de pose d’ardoise synthétique
La mise en place d’une toiture en ardoises synthétiques peut se faire selon deux méthodes de pose :
- la pose clouée : il s’agit de la technique de pose la plus compliquée à réaliser. Elle consiste à trouer l’ardoise puis la clouer au voligeage de la charpente. De plus, les clous sont discrets et permettent d’obtenir un parfait rendu, se rapprochant de l’aspect des bâtiments historiques.
- la pose crochetée : cette méthode nécessite l’emploi de crochets qui sont alors fixés au voligeage ou au liteaunage puis, chaque ardoise prend place sur un crochet. Il s’agit dorénavant de la technique la plus employée, d’un côté de par sa pose plus facile et de l’autre pour sa meilleure protection et résistance, face au vent notamment.
Il faut savoir qu’une ardoise a un sens. En effet, il faudra que la face disposant d’un biseau soit placée en extérieur. Ce biseautage permet une meilleure évacuation de la pluie notamment.
Dans ces deux types de mises en place, il faudra veiller à ce que les ardoises se chevauchent afin d’obtenir une toiture parfaitement hermétique.
Quelle que soit la technique pour laquelle vous souhaitez opter, la pose devra être réalisée de bas en haut. Il sera indispensable de confier la tâche à un professionnel aguerri car il s’agit d’un chantier complexe nécessitant une parfaite mise en place pour garantir une bonne étanchéité.
Pour finir, il faut savoir que l’ardoise, synthétique comme naturelle, est très peu adaptée pour les toitures plates ou arrondies.
Les normes et labels
Pour s’assurer de la qualité des ardoises, il faut savoir que des normes et des labels existent et permettent d’attester la performance et la résistance du matériau.
Ainsi, la norme EN 12326-1 est celle qui est actuellement en place. Elle concerne notamment les ardoises issues de l’Europe.
Différents paramètres sont compris dans cette norme et ont pour but de garantir la qualité de ces ardoises.
Ces derniers sont représentés par lettres A, T et S, signifiant :
Lettre |
Signification |
Valeurs |
A |
Taux d’absorption de l’eau |
Les ardoises peuvent être classées selon 2 catégories : A1 : le taux d’absorption à l’eau est inférieur à 0.60 % A2 : le taux d’absorption à l’eau est supérieur à 0.60 % |
T |
Résistance à l’oxydation et aux chocs thermiques |
Les ardoises sont classées de T1 à T3. Les ardoises en classe T1 offrent une meilleure protection face à l’oxydation et/ou aux chocs thermiques. T1 : aucune coulure de rouille T2 : oxydation + taches + coulures T3 : oxydation + trous dans l’ardoise |
S |
Exposition aux pluies acides (régions fortement polluées par le dioxyde de soufre pouvant altérer la dureté de l’ardoise) |
Les valeurs s’étendent de S1 à S3, S1 représentant la meilleure résistance. S1 : aspect intact, pas de ramollissement S2 : possible ramollissement de l’ardoise, nécessitant d’opter pour une ardoise dont l’épaisseur est plus importante, de l’ordre de 5 %. S3 : ramollissement observé entraînant le choix d’une ardoise dont l’épaisseur est supérieure à 8 mm. |
Ainsi, une ardoise disposant de la classification A1, T1, S1 offrira les meilleures performances sur l’ensemble des critères énoncés précédemment.
En sus de ces normes, un label français existe. Il s’agit du label NF-Ardoises. Même s’il n’est pas obligatoire, il garantit un matériau de qualité qui ne sera pas impacté par la rouille, le blanchiment ou encore le gel. De plus, ce dernier atteste d’un taux d’absorption à l’eau inférieur à 40 %.
Les démarches administratives pour une toiture en ardoise synthétique
Il faut savoir que la mise en place d’une toiture en ardoises synthétiques peut se voir interdite ou contrainte. En effet, du fait que ce soit un poste de travaux touchant à l’aspect visuel extérieur du logement, il se peut que des déclarations administratives soient obligatoires et que des documents d’urbanismes refusent ce type de toiture.
Dans un premier temps, il faudra se référer au service urbanisme de la mairie afin de savoir si des dispositions particulières sont en place sur la commune. Dans le même temps, une demande de permis de construire pourra également être remplie. Le PLU pourra aussi être consulté. Cela vous permettra de savoir si le matériau choisi est adapté à l’environnement de la commune, de même que le coloris par exemple.
Il se peut, si la commune se situe dans une zone classée, que l’aval de l’architecte des Bâtiments de France soit indispensable pour lancer votre projet de mise en place d’une toiture en ardoises synthétiques.
Quel entretien pour l’ardoise synthétique ?
Comme tout matériau, l’ardoise artificielle n’échappe pas à un entretien afin de garantir ses performances dans un premier temps, mais aussi son esthétique.
Pour ce faire, un contrôle régulier de son état sera de mise. Il faut savoir que durant les premières années de vie de l’ardoise, l’entretien ne sera pas indispensable. De fait, pendant les 10 à 30 premières années suivant la pose, en fonction de l’état de l’ardoise, l’entretien sera quasiment inexistant.
Ensuite, il faudra envisager un démoussage régulier, c’est-à-dire tous les 2 à 3 ans. Cela permet à toutes les mousses de types lichens et autres champignons de prendre place sur la toiture et d’altérer ses capacités de protection mais aussi son aspect visuel.
L’utilisation d’un nettoyeur haute pression est fortement contre-indiquée pour nettoyer l’ardoise synthétique. De même que les produits chimiques.
Pour réaliser cet entretien, il est conseillé de faire appel aux services d’un couvreur. De plus, ce dernier sera également en mesure de vérifier si la couverture est en bon état général ou si des remplacements d’ardoises abîmées ou décrochées sont nécessaires.
En termes de tarifs, il faudra compter entre 10 et 15 € le m² pour un simple nettoyage.
Comptez de 15 à 25 € le m² pour un démoussage et de 15 à 30 € le m² pour l’application d’un traitement hydrofuge.
Un couvreur pourra également effectuer plusieurs types de réfection selon l’état des ardoises et donc en fonction des besoins.
Il est ainsi possible de distinguer 2 types de réfection :
Type de réfection |
Caractéristiques |
Prix au m² en fourniture et pose |
simple réfection |
Nettoyage des ardoises et changement de quelques ardoises abîmées. |
30 à 80 € |
réfection importante |
Changement d’une bonne partie des ardoises composant la toiture. |
80 à 150 € |
Comparatif ardoise synthétique VS ardoise naturelle
Le tableau qui suit est un bref comparatif entre les 2 types d’ardoises principalement présentes sur le marché, à savoir l’ardoise synthétique et l’ardoise naturelle.
Points de comparaison |
Ardoises synthétiques |
Ardoises naturelles |
durée de vie |
moins longue : 50 à 70 ans |
plus longue : 100 à 150 ans |
prix en fourniture et pose |
moins onéreux : 50 à 70 € le m² |
plus onéreux : 100 à 150 € le m² |
poids |
plus légères (17 kg / m²) plus facile à poser charpente moins solide |
plus lourdes (25 à 70 kg / m²) pose plus complexe charpente plus solide |
nature du matériau |
produit issu d’une fabrication non naturelle |
produit naturel |