Choisir la puissance d’un radiateur électrique n’est clairement pas une démarche anodine. En effet, de ce choix dépendra ensuite à la fois votre confort thermique, mais aussi votre dépense énergétique. Découvrez, alors, les divers éléments à prendre en compte pour faire le bon choix et bénéficier d’un logement agréable.
Choisir la puissance d’un radiateur électrique en bref
Nous allons le détailler tout au long de cet article, choisir la puissance d’un radiateur électrique requiert de se pencher sur un certain nombre de critères. A défaut de cette “étude” préalable, vous risquez d’avoir des radiateurs soit trop puissants soit pas assez. Dans le premier cas, votre investissement sera exagéré par rapport à vos besoins réels. Dans le second cas, vous risquez à la fois la surconsommation et l’inconfort.
Ainsi, sachez que, pour retenir la bonne puissance de radiateur, il faudra vous pencher sur les notions suivantes :
- la surface et le volume du logement, voire de chaque pièce : plus il y a de volume et plus il faut de puissance
- le niveau d’isolation thermique : une excellente isolation permet de réduire le besoin de puissance
- le type de pièce à chauffer : la température de consigne varie selon la destination des espaces
- la situation géographique : les conditions climatiques et géographiques influent sur vos besoins
En moyenne, pour atteindre un confort thermique de qualité, la puissance d’un radiateur, pour 1 m², oscille entre 70 et 100 Watts. Cette estimation est valable pour un logement doté d’une isolation normale avec une hauteur sous plafond standard (soit 2.50 m).
La puissance selon la surface et le volume de pièce
Sur base de la puissance moyenne annoncée juste avant (soit 70 à 100 W par m² avec 2.50 m de hauteur sous plafond et une isolation normale), voici quelques exemples de puissances attendues selon la surface et le volume d’une pièce :
Surface en m² | Volume en m3 | Puissance calculée du radiateur en watts | Puissance recommandée * |
<= à 10 | <= à 25 | 700 à 1 000 W | 750 W |
> à 10 ; <= à 15 | > à 25 ; <= à 37.5 | 770 à 1 500 à W | 765 à 1 125 W |
> à 15 ; <= à 25 | > à 37.5 ; <= à 62.5 | 1 050 à 2 500 W | 1 140 à 1 875 W |
> à 25 | > à 62.5 | à partir de 1 820 W | à partir de 1 890 W |
* Sur base de la préconisation de 30 W par m3 dans un logement normalement isolé.
Les formules de calcul :
surface en m² = longueur x largeur de la pièce
volume en m3 (deux options de calcul) = longueur x largeur x hauteur sous plafond de la pièce ou surface x hauteur sous plafond de la pièce
Réalisez un calcul personnalisé :
Cette puissance pourra, selon la taille et la configuration de la pièce, être prise en charge par un seul ou plusieurs radiateurs. Par exemple, une petite pièce de moins de 10 m² n’aura besoin que d’un seul radiateur. Par contre, dans une pièce de belle taille, il sera recommandé de répartir la puissance sur plusieurs émetteurs de manière à répartir la diffusion de chaleur. L’objectif ultime, pour un confort thermique optimal, est effectivement de créer une diffusion homogène, ce qu’un seul radiateur ne peut réaliser dans de vastes espaces.
Le niveau d’isolation thermique
Bien entendu, plus votre logement dispose d’une bonne isolation thermique et moins il est énergivore. Dans ce cas, il est possible de se tourner vers des appareils de chauffe moins puissants, puisque leur production de chaleur sera parfaitement conservée à l’intérieur de vos murs.
A contrario, un logement mal isolé demandera bien plus de puissance, et ce, afin de combler les déperditions thermiques dont il est victime. En effet, la chaleur produite sera, pour partie, perdue. D’ailleurs, dans ce cas de figure, il serait vain (en plus d’être inutilement onéreux) de se tourner vers des équipements économes.
D’ailleurs, en présence d’un logement jugé mal isolé, il est clairement conseillé de commencer par réaliser des travaux d’isolation (parois murales, surfaces vitrées, combles…) avant de penser à la réfection du système de chauffage, d’autant que l’Etat propose des aides pour encourager les foyers à passer ce cap.
Pour connaître la qualité d’isolation d’un logement, il est alors possible de faire réaliser un bilan thermique. Ce bilan permettra de faire les bons choix d’équipements en fonction des besoins réels du logement.
A chaque pièce sa température
Les pièces d’un logement ne sont pas toutes destinées au même usage. De ce fait, leur besoin en confort thermique diffère.
Ainsi, il faut savoir que, dans une chambre, une température de seulement 17 degrés peut être suffisante (sauf pour un nourrisson où il faudra augmenter d’au moins deux ou trois degrés). Il en va de même pour les pièces dites de passage comme les WC, la buanderie, etc. Pour des pièces telles que le salon, la cuisine ou le bureau, d’après les recommandations d’Etat en lien avec la transition énergétique, la température de consigne recommandée est de 19 degrés. Enfin, la salle de bain ou de douche dispose d’un statut particulier, à deux vitesses. En effet, elle pourra être placée à 17 degrés si personne ne l’utilise, mais demandera une chauffe autour de 20 à 22 degrés lors de son occupation.
En outre, en cas d’absence prolongée, il est vivement recommandé de placer le logement en position hors gel, ce qui permet de réduire la consommation tout en protégeant le logement des températures trop basses.
Quelques cas particuliers
En sus des informations déjà données, il est intéressant de noter qu’il existe certains cas particuliers en lien avec la situation du logement.
Par exemple, si ce dernier est situé en altitude (ou pour les pièces exposées au nord), il conviendra alors de prévoir 10 à 20 % de puissance en plus. A contrario, si ce logement est mitoyen avec un autre, il sera possible de réduire la puissance attendue de 20 % dans les pièces concernées. Si la pièce est humide, elle demandera généralement un complément de 25 % de puissance, tandis qu’il sera possible de réduire de 5 à 10 % dans le cas d’une pièce bénéficiant d’un bon ensoleillement.
La situation géographique
Evidemment, plus les températures moyennes extérieures sont basses et plus le logement aura besoin de puissance pour se chauffer.
Ainsi, le climat local est une donnée importante à considérer lors du choix de la puissance de vos radiateurs. Plus le climat est doux et moins il y a besoin de puissance, et inversement.
Quel radiateur électrique choisir ?
Sur le marché, il existe un assez vaste panel de choix en matière de radiateur électrique. Du plus performant et économique au plus simple, voici les options possibles.
Type de radiateur électrique |
Principe de fonctionnement |
radiateur à convection |
Cette version stocke l’air ambiant, puis le réchauffe par le biais d’une résistance. L’air chaud ainsi produit peut ensuite être diffusé. |
radiateur à rayonnement |
Dans cet autre principe, à savoir un rayonnement infrarouge, le radiateur a vocation à chauffer les occupants et non l’air ambiant. |
radiateur à inertie |
Concernant l’inertie, il est question d’un système capable de stocker la chaleur produite à l’aide d’une résistance. La chaleur peut ensuite être redistribuée, et ce, même une fois l’appareil éteint. |
radiateur à double cœur |
Dans le cas du double cœur, le radiateur dispose à la fois d’un principe d’inertie et d’un panneau rayonnant. |
radiateur à accumulation |
Moins énergivore encore que la version à inertie, le radiateur à accumulation n’a, lui, aucun besoin de consommer de l’électricité lorsqu’il redistribue la chaleur qu’il a stockée. |
plancher chauffant |
Enfin, pour ce qui concerne le plancher chauffant, des résistances électriques sont installées directement au sol avant d’être recouvertes d’un isolant et d’un revêtement compatible. |
Généralement, plus le radiateur est onéreux à l’achat et plus il est performant, et donc économique, à l’usage.
Le coût de consommation selon la puissance
Voici, désormais, un petit aperçu du coût annuel de consommation électrique selon différentes puissances de chauffage :
Puissance | Consommation en kWh pour 2 400 heures d’utilisation (soit 100 jours dans l’année) | Coût annuel sur base de 0.189 €/kWh |
750 W | 1 800 kWh/an | 340.20 €/an |
765 à 1 125 W | 1 836 à 2 700 kWh/an | 347.004 à 510.30 €/an |
1 140 à 1 875 W | 2 736 à 4 500 kWh/an | 517.104 à 850.50 €/an |
à partir de 1 890 W | à partir de 4 536 kWh/an | à partir de 857.304 €/an |
Formule de calcul | ||
kWh = puissance en W x durée d’utilisation en h / 1 000 |
FAQ
Pourquoi choisir la bonne puissance de radiateur électrique ?
Que ce soit un système de chauffage électrique ou autre, il est toujours très important de bien dimensionner ses équipements, il en va à la fois de votre confort thermique, mais aussi de votre confort financier. En effet, mal dimensionné, un système de chauffage sera soit en sous-consommation ou en surconsommation. Dans les deux cas, le résultat est insatisfaisant.
En cas de sous-consommation, le coût d’achat des équipements est assez élevé et fonctionnera en sous-régime permanent. De plus, étant d’une puissance supérieure, l’installation tendra à consommer plus d’énergie pour fonctionner.
En cas de surconsommation, il est question de surrégime. Cela signifie que les appareils ne sont pas assez puissants pour chauffer correctement vos espaces et sont donc en fonctionnement continuel pour tenter de répondre à la demande. Dès lors, le risque, en plus d’une grande consommation d’énergie, est l’usure prématurée des appareils.
Vous l’avez compris, dans les deux cas, votre facture d’énergie vous fera savoir que vos choix n’ont pas été les bons.
Combien de Watts par m² faut-il prévoir pour disposer d’un système de chauffage électrique efficace ?
Afin de disposer d’un confort de chauffe optimal, en moyenne, un logement demande des émetteurs affichant des puissances entre 70 et 100 watts par m². Ceci s’applique dans le cadre d’un habitat normalement isolé. S’il entre dans la catégorie des logements parfaitement isolés, la puissance nécessaire sera moindre. A contrario, s’il s’agit d’une passoire thermique (mal ou pas isolé), la puissance nécessaire sera supérieure. Une étude thermique préalable peut permettre de faire les bons choix.
Quelle puissance retenir pour chauffer une pièce de 30 m² ?
En moyenne, si la pièce bénéficie d’une qualité d’isolation standard (répondant donc à la RT2012), il faudra alors compter entre 70 à 100 Watts par m². Ainsi, pour 30 m², il est possible de tabler sur une puissance nécessaire allant de 2 100 à 3 000 Watts.