L’installation d’une salle de bains accessible PMR ou d’une salle d’eau est une solution à laquelle chacun peut penser, car elle ne concerne pas que des handicaps définitifs, mais aussi des problèmes provisoires ou de l’avancée en âge. Voici ce qu’il faut savoir sur cette salle de bains spacieuse et agréable à vivre.
Les dimensions
Les premiers éléments essentiels d’une salle de bains ou d’une salle d’eau PMR sont les dimensions requises.
Rappelons tout d’abord que, s’il est souvent question, par défaut, d’une salle de bains, cette dernière se caractérise par la présence d’une baignoire alors que la salle d’eau est pourvue d’une douche.
La première nécessité requise pour que l’une ou l’autre soit accessible aux personnes à mobilité réduite est la libre circulation d’un fauteuil roulant, ce qui implique deux obligations indispensables :
- une largeur de porte de 90 cm au moins pour un accès sans problème du fauteuil ;
- la possibilité de faire demi-tour dans la pièce, ce qui se traduit par :
- un diamètre minimum de 1,50 m disponible et laissé libre ;
- le fait qu’aucun objet ni tapis ne doit se trouver dans ce périmètre et risquer d’entraver cette possibilité de manœuvre.
Les équipements
La salle de bains ou la salle d’eau disposera de différents équipements qui devront, également, respecter certaines données.
Voici donc ce qui caractérise ces éléments.
L’espace douche
Le plus simple est, évidemment, le principe de la douche à l’italienne qui ne présente donc pas de portes. Le minimum requis pour cet espace est de 1,20 x 0,90 mètre intérieur. Une hauteur d’au moins 1,80 mètre est également nécessaire.
Pour laisser un maximum d’espace disponible, si les parois sont ouvrantes, il sera préférable de les penser ouvrant vers l’extérieur ou, de préférence, des portes coulissantes, voire pliantes.
Le receveur sera, de préférence de plain-pied. Un ressaut est toléré, de seulement 2 cm ou 4 cm avec rampe inclinée à 33 % au plus.
Ce receveur sera conçu pour éviter tout risque de glissade.
La pose d’un siège dans cette douche doit s’effectuer sur la plus petite longueur et il doit se situer à une hauteur entre 0,42 et 0,50 mètre.
Pour bénéficier d’un espace disponible plus grand à l’intérieur de cette douche, il est possible de rendre ce siège relevable.
Des barres d’appui seront nécessaires pour la sécurisation de la personne à mobilité réduite.
La robinetterie de la douche se situera à une hauteur entre 90 et 130 cm.
La baignoire
Si vous optez pour une baignoire, elle devra être à la norme PMR et posséder, entre autres, une porte qui en permet l’entrée et la sortie pour des personnes à mobilité réduite, sans avoir à l’enjamber.
De plus, le revêtement de la baignoire devra être antidérapant pour éviter les glissades.
Cette baignoire doit également bénéficier d’une surface d’approche de 90 cm pour positionner le fauteuil et le laisser à proximité, ainsi que d’un second espace de 50 cm afin de permettre le transfert d’une personne depuis son fauteuil jusqu’à cette baignoire.
Une barre d’appui sera essentielle pour que cette personne puisse sécuriser ce transfert.
Enfin la baignoire devra être d’une hauteur de 50 cm en rapport du sol.
La vasque
Pour un accès PMR, il est important que la vasque soit suspendue.
Elle permet alors de pouvoir placer un fauteuil en dessous et que la personne dans le fauteuil ne heurte pas l’appareil sanitaire avec ses genoux.
Pour cela une hauteur située entre 75 et 85 cm au-dessus du sol est alors requise avec une hauteur disponible d’au moins 70 cm en dessous de l’appareil sanitaire, avec une profondeur de 30 cm et une largeur de 60 cm.
Etant l’appareil majeur de cette pièce, l’idéal sera de placer cette vasque au plus près de la porte, en tenant évidemment compte du dégagement nécessaire pour l’ouverture de cette dernière.
La robinetterie de cette vasque ou lavabo devra aussi être parfaitement réfléchie selon le handicap. Aussi, un mitigeur présentant un déclenchement par infrarouge sera le meilleur choix. Sinon, un bouton poussoir pourra aussi être proposé, avec une poignée alors allongée pour plus de facilité.
Le WC
Le choix du WC est également important et, si vous souhaitez optimiser cet appareil, optez pour des toilettes japonaises qui permettent des mesures d’hygiène beaucoup plus simple d’utilisation pour une personne à mobilité réduite, compte tenu des jets automatiques.
Quoi qu’il en soit, la hauteur de ce WC sera importante car, trop bas, il impliquerait plus de difficulté pour s’y asseoir et s’en relever. On parle donc d’une surélévation de l’ordre de 10 cm par rapport à des WC traditionnels. C’est donc une hauteur de 45 à 50 cm qui est donc demandée, les 50 cm étant préférables.
Une ou des barres d’appui et de maintien sont aussi demandées et se trouveront à une hauteur de 70 à 90 cm du sol, avec une préférence pour 85 à 90 cm.
Le transfert de la personne pourra s‘effectuer en frontal ou en latéral, selon la disposition de la pièce, et l’espace nécessaire est donc prévu et entre dans la configuration de la salle d’eau, lorsqu’elle intègre ces toilettes.
Le WC sera préféré en version suspendue et il sera possible de prévoir un dossier réglable pour améliorer le confort et la sécurité de la personne.
Appareil sanitaire |
Prix en fourniture et pose |
Cabine de douche |
à partir de 2 000 € |
Douche à l’italienne |
de 3 000 à 8 000 € et + |
Douche à l’italienne antidérapante avec robinetterie, siège et poignées |
à partir de 4 000 € |
Baignoire avec porte |
à partir de 2 500 € |
Vasque ou lavabo |
à partir de 300 € |
WC |
à partir de 200 € |
Pour l’installation de tout votre équipement sanitaire, non compris les arrivées d’eau et les évacuations, comptez à partir de 4 500 € comme prix de base en fourniture et pose, prix qui pourra grimper autour de 7 000 à 8 000 €, selon le choix des appareils, de la robinetterie, etc.
Penser aux accessoires
Penser la salle de bains pour des personnes à mobilité réduite, c’est aussi penser à de nombreux accessoires et fonctionnalités qui devront aussi leur être accessibles le plus facilement possible.
On peut alors comprendre, dans ce poste, tout ce qui est en rapport avec leur sécurité, mais aussi toute l’utilisation courante, telle que la lumière, par exemple, ou l’ouverture des fenêtres.
En voici donc quelques éléments :
Eléments |
Ce que vous devez savoir |
Les barres d’appui |
Les barres d’appui sont à placer au niveau de la douche et au niveau des WC, partout où des transferts depuis le fauteuil peuvent être nécessaires. Elles sont à placer entre 70 et 90 cm de haut, selon la personne à sécuriser. Le prix d’une barre d’appui commence autour de 20 €, en simple, mais il existe des modèles particuliers comme la barre d’appui rabattable avec pied réglable, qui peut aller jusqu’à 80 €, ou la barre de maintien télescopique, à plus de 80 € Pour la pose, comptez de 50 à 80 €. |
Le siège de douche |
Le siège de douche permet à une personne de prendre une douche en position assise ce qui, pour un handicap au niveau des jambes peut se révéler indispensable. Le plus souvent, pour un gain de place et pouvoir plus facilement entrer dans la douche, ce siège est rabattable. Le budget à prévoir se situe autour de 100 à 200 €. |
Le mitigeur thermostatique |
Pour la vasque, la douche ou la baignoire, un mitigeur thermostatique est nécessaire. Un mitigeur classique de bonne qualité coûte à partir de 100 € environ. En mode mitigeur infrarouge, son prix sera compris entre 150 et 200 € avec limiteur de température. |
Le rehausseur de WC |
Lorsque le WC est trop bas et que vous souhaitez le rehausser sans avoir à le changer, il est possible d’opter pour une rehausse de WC. Le prix est alors situé entre 30 et 50 € et vous évitera des travaux plus importants et une dépense bien supérieure. |
Le tapis antidérapant |
Un tapis antidérapant pour douche peut éviter bien des tracas, même si la douche est déjà antidérapante. Son prix est alors très raisonnable, entre 20 et 30 € maxi. Vous pourrez aussi en trouver un pour le sol entre 30 et 50 €, à condition de ne pas le placer sur le parcours du fauteuil pour ne pas gêner ses manœuvres. |
Les meubles de rangement |
Pour en faciliter l’emploi par des personnes en fauteuil, pensez plutôt aux portes coulissantes qu’ouvrant à la française. La hauteur des meubles doit être entre 0,30 et 1,60 m par rapport au sol. S’il est placé sous la vasque, attention à ne pas venir gêner l’encastrement du fauteuil et à éviter que les genoux ne viennent le heurter. Se référer aux dimensions libres proposées en début d’article. |
Les miroirs |
Il existe des miroirs spécialement conçus PMR. Leur particularité est d’être inclinables, ce qui permettra une utilisation par tous. La hauteur doit être comprise entre 0,90 et 1,30 m pour être atteignable par une personne en fauteuil. |
Les porte-serviettes, patères et crochets à suspendre |
Comme précédemment, leur hauteur doit se situer entre 0,90 et 1,30 m afin qu’une personne à mobilité réduite puisse les utiliser. |
L’interrupteur |
Lui aussi doit se trouver à une hauteur de 1,30 m maximum. Il est également possible de prévoir un interrupteur à détecteur qui reconnaîtra la présence d’une personne dans cette pièce. |
La prise électrique |
La prise électrique sera nécessaire pour le sèche-cheveux, pour le rasoir, pour la brosse à dents électrique, etc. Comme l’interrupteur, la prise doit être à une hauteur de 1,30 m, tout en respectant les normes électriques d’une salle de bains ou salle d’eau, à savoir à une distance de 1 mètre au moins de l’un des points d’eau, le plus souvent du lavabo ou de la vasque. |
Le thermostat d’ambiance |
Les normes restent les mêmes, entre 0,90 et 1,30 m. |
Les poignées de portes et fenêtres |
Comme précédemment, prévoir une hauteur de 0,90 à 1,30 m. |
La poubelle |
La poubelle de la salle de bains sera positionnée entre 50 et 75 cm de hauteur par rapport au sol. |
Les matériaux
On peut distinguer deux particularités dans le choix des matériaux pour une salle de bains PMR.
Les portes
Elles devront donc être d’une largeur minimale de 90 cm mais, pour faciliter leur ouverture par une personne à mobilité réduite, il sera encore mieux de prévoir une ouverture coulissante.
Ce qui vous laisse alors deux solutions :
- la porte coulissante simple
Son prix sera alors de 100 à 300 €, selon la matière et la qualité, et sa pose d’un peu moins de 100 €. - la porte à galandage
Dans ce cas un peu plus complexe, il faut prévoir un tarif de 250 à 450 € et un prix de pose de l’ordre de 150 €.
Le sol
Encore plus pour des personnes à mobilité réduite, le sol ne devra pas être glissant.
Pour cela, il existe différentes solutions :
- un simple lino, pour un tarif d’environ 50 à 60 € le m² en fourniture et pose ;
- une résine de sol entre 70 à 250 € le m² en fourniture et pose ;
- un sol imitation carreaux de ciment en polyuréthane entre 150 et 350 € le m² en fourniture et pose.
Les obligations
Pour respecter toutes les obligations en termes d’accessibilité, différentes lois se sont succédé.
- Loi handicap du 11 février 2005
Elle a permis de définir les obligations pour l’accessibilité des personnes en situation de handicap aux sanitaires de bâtiment pouvant recevoir du public. - Loi handicap du 17 mai 2006
Elle est intervenue pour préciser les règles à respecter dans la construction et lors d’aménagement de constructions destinées à l’habitat. - Loi handicap du 20 avril 2017
Elle est encore plus stricte et précise les nouvelles règles en vigueur lors de la construction ou aménagement de bâtiments ouverts au public.
Le neuf et la rénovation
La construction d’une habitation pour son usage privé n’impose pas de règles particulières dans le domaine du handicap et des PMR.
Par contre, que ce soit pour louer ou vendre, voire pour mettre à disposition d’un tiers votre logement, vous devrez respecter les nouvelles règles de la construction vis-à-vis des personnes à mobilité réduite.
Des règles qui sont évidemment à suivre lors de l’aménagement ou de la construction de bâtiments destinés à un habitat collectif.
Les bâtiments collectifs anciens doivent aussi se mettre aux nouvelles normes. Cette mise aux normes initialement programmée pour le 1er janvier 2015 a vu un délai supplémentaire de 9 ans être accordé.
Quels types de handicaps ?
On voit trop souvent la personne à mobilité réduite comme une personne en fauteuil avec un handicap, au minimum paraplégique, mais c’est bien plus que cela puisque cela concerne :
- des personnes avec un handicap permanent, mais aussi temporaire suite à une opération ou à un accident de sport, de vélo, de voiture, etc. ;
- des personnes en surpoids avec difficulté importante de déplacement ;
- des personnes malades ;
- des personnes très âgées.
Les aides
Pour venir compenser les surcoûts que peuvent imposer de tels travaux, il existe un certain nombre d’aides, généralement accordées à titre personnel aux PMR.
- Le crédit d’impôt
Il faut que la personne dispose d’une pension d’invalidité d’au moins 40 %, ou d’une carte mobilité inclusion, ou une perte d’autonomie avec prise en charge APA.
Le montant de prise en charge s’élève alors à 25 % du montant des dépenses avec un plafond de 5 000 € pour une personne et 10 000 € pour un couple, plus 400 € par personne à charge supplémentaire.
Cette aide s’applique au propriétaire occupant ou bailleur et les travaux doivent avoir été réalisés par un professionnel.
- La MDPH
L’aide de la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées propose des aides en fonction du handicap et vous pourrez mieux en connaître les possibilités en contactant l’organisme auprès de chez vous - L’ANAH
L’aide de l’ANAH est versée sous conditions de ressources et pour des logements de plus de 15 ans, dans le cas de l’amélioration d’une résidence principale, avec l’engagement d’y rester au moins pendant 6 ans. - TVA à taux réduit
C’est l’aide générale consentie à tous lors de travaux de rénovation sur un logement de plus de 2 ans et qui permet de bénéficier, alors, d’une TVA à 10 %, voire à 5,5 % si ces travaux sont en vue d’une amélioration énergétique. - Adaptation du logement au vieillissement
Destinée aux revenus modestes, elle concerne les personnes de 70 ans et plus, dans le but d’une mise aux normes PMR du logement et propose 5 000 €. - Prêt CAF à l’Amélioration de l’Habitat
Ce prêt peut s’élever à un peu plus de 1 000 €, avec un taux de 1 % et un remboursement jusqu’à 36 mois pour l’amélioration de l’habitat et, notamment, la mise aux normes PMR. - De nombreuses aides complémentaires peuvent intervenir dans le domaine du handicap, pas forcément en lien avec les travaux comme l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH), le Complément de ressources, la Majoration pour la Vie Autonome ou la Prestation de Compensation du Handicap.
De la même façon, les aides habituelles à la rénovation existent aussi comme celles de la caisse de retraite ou celles des collectivités, qu’elles soient locales ou départementales.