L’humidité dans une maison peut devenir source d’inconfort et, à terme, entraîner des effets sur la santé ou sur l’état du bâtiment. Elle peut avoir différentes origines : condensation, infiltrations, remontées capillaires… Pour y voir plus clair, nous vous proposons de mieux comprendre les causes de l’humidité et les solutions possibles pour assainir son logement !
Le taux d’humidité d’une maison
L’humidité est naturellement présente dans l’air. Elle devient problématique lorsqu’elle dépasse un certain seuil. En effet, elle dégrade le confort, altère les matériaux et favorise les moisissures.
Dans une logique courante, il est recommandé d’aérer quotidiennement, au moins 5 à 10 minutes matin et soir , tout au long de l’année (source : ADEME).
Cependant, malgré une aération régulière, l’humidité peut persister. Dans ce cas, des solutions plus ciblées peuvent être nécessaires pour adresser le problème à la source.
Mais concrètement, quel est le seuil tolérable ?
Dans une maison, le taux d’humidité idéal se situe entre 40 % et 60 %, pour garantir un bon confort et qualité de l’air :
- Au-dessus, toutes les conséquences comme l’inconfort, les moisissures et des phénomènes de condensation peuvent apparaître.
- En dessous, l’air n’est pas sain et peut entraîner des allergies ou des maux de tête.
La plupart des problèmes d’humidité concernent un excès d’humidité.
L’humidité intérieure se mesure à l’aide d’un hygromètre, aussi appelé capteur d’humidité. Cet appareil indique le taux d’humidité relative (HR), exprimé en pourcentage. Ce taux correspond à la quantité de vapeur d’eau présente dans l’air, par rapport à la quantité maximale qu’il peut contenir à une température donnée. Lorsque l’air est saturé en vapeur d’eau, la HR atteint 100 % : c’est le seuil au-delà duquel l’excédent commence à se condenser. À l’inverse, si l’air ne contient que la moitié de ce qu’il pourrait supporter à une température donnée, l’humidité relative est de 50 %. Pour une mesure fiable, placez l’hygromètre dans la pièce la plus concernée, à l’écart des sources directes de chaleur (radiateur, cheminée, diffuseur…). Il existe deux grands types d’hygromètres adaptés à un usage domestique : les modèles mécaniques et électroniques. Les premiers sont simples et sans piles, mais nécessitent un étalonnage régulier. Les seconds sont plus précis dans les plages d’humidité modérées à élevées, mais peuvent être moins fiables sous les 30 % de HR. De façon quotidienne, nous produisons de l’humidité dans notre logement, que ce soit par notre propre respiration ou à travers nos activités quotidiennes (cuisine, douches, lessive…). À titre d’exemple, selon l’ADEME, une personne dégage entre 40 et 70 g de vapeur d’eau par heure, une douche chaude environ 200 g/h, et une casserole en ébullition jusqu’à 400 g/h. En temps normal, cet excès d’humidité peut souvent être maîtrisé grâce à une bonne aération. Mais dans certains cas, la source est plus complexe (ex: infiltrations par la toiture, remontées capillaires depuis les fondations, ou murs mal étanchéifiés). C’est ce que nous aurons l’occasion de développer par la suite. Les moisissures trouvent un terrain favorable dans les pièces mal ventilées, notamment les cuisines et les salles de bains, mais aussi dans les coins froids des murs mal isolés. S’il est recommandé d’assurer une bonne ventilation de ces pièces, l’anticipation commence dès la phase de conception. En particulier, dans les pièces humides, il est déconseillé d’utiliser des revêtements ou enduits non perméables à la vapeur d’eau, comme les enduits au ciment. Ceux-ci peuvent piéger l’humidité dans les murs. Il est préférable de privilégier des matériaux respirants, comme les enduits à la chaux.
Quelles sont les causes d’une humidité trop forte?
L’humidité d’une maison peut être liée à de nombreux désordres :
L’humidité peut remonter lentement depuis le sol à travers les murs, à la manière d’un sucre qui absorbe un liquide. Ce phénomène progressif, finit par saturer les matériaux et peut compromettre l’intégrité structurelle du bâtiment s’il n’est pas traité à temps. Une étanchéité défaillante au niveau des tuiles, joints ou solins entraîne des infiltrations d’eau. Ces infiltrations peuvent provoquer des dommages invisibles à court terme, mais coûteux à réparer par la suite (moisissures, bois pourri, affaissement). Un drainage insuffisant autour des fondations permet à l’eau de s’accumuler au pied du bâtiment, favorisant les remontées capillaires. Toiture abîmée, velux ou cheminée défectueux… autant de points d’entrée pour l’eau de pluie. Ces infiltrations se traduisent par des taches, des moisissures ou des affaissements, surtout si elles ne sont pas rapidement identifiées. Les fissures ou enduits abîmés sur une façade peuvent permettre à l’eau de pénétrer dans les murs. Ce phénomène est moins profond que les remontées capillaires mais peut fragiliser l’enduit et détériorer les revêtements intérieurs. Une gouttière bouchée ou percée dirige mal l’eau de pluie, qui ruisselle le long des murs extérieurs. Cela peut, à terme, engendrer des zones humides sur la façade, voire des infiltrations si les murs sont déjà fragilisés. En l’absence d’isolation efficace, les murs froids provoquent de la condensation, surtout dans les coins ou près des fenêtres. Cela nuit au confort et favorise les moisissures, mais n’affecte pas directement la structure si le problème est traité à temps. Un renouvellement d’air insuffisant laisse l’humidité s’accumuler dans les pièces d’eau. Cela peut entraîner de la condensation, des odeurs de moisi ou des moisissures superficielles, gênantes mais relativement simples à corriger. Une fuite ponctuelle (robinet, joint, canalisation) provoque souvent des dégâts localisés, visibles rapidement. Une fois détectée, la réparation est généralement simple, à condition d’intervenir sans délai.
Dans tous ces cas, il est important de bien de traiter la cause à la racine pour éviter un endommagement de votre habitation.
Maison humide : quelles sont les solutions ?
L’humidité n’est pas une fatalité, à condition d’en identifier la source. Une fois cette origine déterminée, plusieurs actions peuvent être envisagées pour y remédier. Nous vous les présentons ci-dessous.
À noter : vous pouvez être accompagné par un professionnel dans le cadre d’un diagnostic humidité. Celui-ci pourra réaliser des mesures précises et établir un état des lieux complet, afin de mieux comprendre l’origine du problème et orienter les solutions à mettre en œuvre.
Concrètement, voici les principales interventions possibles pour corriger un excès d’humidité dans un logement :
Utilisé principalement dans les salles de bains, l’extracteur d’air est un petit ventilateur qui peut fonctionner en continu ou par intermittence. Peu coûteux et simple à installer, il nécessite cependant le perçage du mur vers l’extérieur. Son principal inconvénient réside dans le bruit qu’il peut générer. La ventilation mécanique contrôlée simple flux assure à la fois l’évacuation de l’air vicié et l’entrée d’un air neuf filtré. Installée le plus souvent dans les cuisines et salles de bains, elle offre une bonne efficacité mais peut entraîner des pertes de chaleur. Il est important que les gaines d’extraction soient posées avec une pente vers le caisson pour éviter les condensations, surtout en hiver. Ce type de VMC ajuste automatiquement ses débits d’air selon le taux d’humidité ambiant. Cela permet d’optimiser la ventilation en fonction des besoins réels, par exemple après une douche, tout en limitant les gaspillages énergétiques. Fonctionnant selon le même principe que la VMC simple flux, la version double flux intègre en plus un échangeur thermique qui préchauffe l’air entrant grâce à l’air extrait. Ce système améliore le confort thermique, réduit les pertes de chaleur et filtre efficacement l’air. Il nécessite toutefois un investissement plus important. Alternative intéressante en rénovation, notamment dans les logements anciens, la VMR fonctionne sans réseau de gaines. Chaque pièce humide est équipée d’un extracteur individuel. L’installation est plus simple, mais les appareils peuvent être encombrants ou peu esthétiques. Aussi appelé puits provençal, ce dispositif repose sur des tubes enterrés qui stabilisent la température de l’air avant son entrée dans la maison. L’air est ainsi réchauffé en hiver et rafraîchi en été. Système écologique mais onéreux, le puits canadien implique une mise en œuvre complexe. La VI introduit de l’air neuf filtré dans le logement en légère surpression, ce qui repousse l’air vicié vers l’extérieur. L’air vicié s’évacue par la suite par les orifices de la maison. La réparation des enduits ou des fissures permet de restaurer l’étanchéité des parois et de limiter les infiltrations d’humidité. En fonction de l’étendue des dégâts, cela peut aller d’une simple reprise localisée à des traitements plus complets. Installer une tranchée de drainage autour de la maison permet d’évacuer les eaux de pluie accumulées au niveau des fondations. Cette solution limite efficacement les remontées capillaires, les infiltrations ou la formation de moisissures en réduisant l’humidité à la base des murs. Deux techniques sont envisageables : l’injection de résine dans les murs pour bloquer les remontées capillaires, ou l’installation d’une centrale d’assèchement, qui repose sur un système électromagnétique. Ce dernier agit en dépolarisant les molécules d’eau pour les forcer à redescendre par gravité. Lorsque les murs sont sains ou ont été remis en état, l’application d’un enduit adapté permet de renforcer la protection contre l’humidité. Cela constitue une couche complémentaire contre les infiltrations. Les gouttières jouent un rôle clé dans l’évacuation des eaux de pluie. Leur bon état évite les ruissellements le long des murs, sources fréquentes d’humidité. Il est donc recommandé de les entretenir régulièrement, voire de les remplacer si elles présentent des défauts. Une toiture en mauvais état peut favoriser les infiltrations d’eau, en particulier si certaines tuiles sont mal posées, anciennes ou poreuses. Des défauts au niveau du solin ou de la charpente peuvent également compromettre l’étanchéité de l’ensemble. Dans la cuisine, la salle de bains ou la buanderie, il est conseillé d’appliquer des revêtements qui régulent l’humidité. Les enduits à base d’argile, par exemple, sont écologiques et naturellement capables d’absorber ou restituer la vapeur d’eau selon les besoins.
NB : Un système de ventilation doit être entretenu régulièrement pour conserver toute son efficacité. Les entrées d’air doivent être dépoussiérées, les bouches nettoyées, et les filtres (notamment en VMC double flux) remplacés 1 à 2 fois par an. En cas de bruit anormal ou de baisse de performance, une vérification par un professionnel est recommandée.
Taux d’humidité d’une maison trop important : quels risques ?
Un excès d’humidité dans la maison peut nuire au confort des occupants, à la santé.
Les conséquences varient selon l’intensité et la durée d’exposition, mais voici les signes qui doivent alerter :
Symptômes visibles dans le logement :
En résumé, un logement humide n’est pas seulement inconfortable : il peut, à terme, nuire à la santé des habitants et fragiliser la structure même de l’habitation. C’est pourquoi il est important d’identifier les signes et d’agir sur les causes.
Prix pour lutter contre un mauvais taux d’humidité de maison
Pour terminer, vous pouvez découvrir, dans le tableau ci-dessous, les tarifs en lien avec les éléments présentés tout au long de cet article :
Postes de dépense | Prix | |
Installation d’une ventilation | L’extracteur d’air | entre 50 et 300 € |
La VMC simple flux | entre 300 et 1 000 € | |
La VMC double flux | entre 1 500 et 3 500 € | |
La ventilation mécanique répartie | autour de 500 € | |
Le puits provençal | entre 4 000 et 12 000 € | |
Réparation des enduits ou des fissures | entre 10 à 70 € par m² | |
Mise en place d’une tranchée drainante | entre 2 000 et 5 000 € | |
Mise en œuvre d’un dispositif pour lutter contre l’humidité ascensionnelle | L’injection de résine | entre 25 et 45 € le mètre linéaire |
La centrale d’assèchement | entre 2 000 et 6 000 € | |
Application d’enduits | entre 20 et 100 € par m² | |
Installation ou réparation de gouttière | entre 35 et 185 € le mètre linéaire | |
Réparation de toiture | sur devis | |
Pour les pièces humides | applications de revêtement qui régulent l’humidité | entre 35 et 60 € par m² |
Le cuvelage pour un sous-sol | entre 20 et 40€ |